Le Président Akufo-Addo plaide en faveur d’institutions financières africaines fortes, à l’occasion de l’ouverture des Assemblées annuelles d’Afreximbank 

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Accra, 19 juin 2023 : – Le continent africain ne pourra pas atteindre ses objectifs de croissance s’il ne dispose pas d’institutions financières de développement solides, a déclaré aujourd’hui à Accra, le Président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, en présidant l’ouverture officielle des 30e Assemblées générales annuelles de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank). 
Les Assemblées annuelles d’Afreximbank (AAM2023) célèbrent également le 30e anniversaire de la création de la Banque, qui a été fondée en 1993.
Le Président Akufo-Addo a déclaré aux participants que les institutions financières de développement de l’Afrique étaient restées fortement sous-capitalisées, ajoutant que celles-ci avaient besoin être adéquatement capitalisées et d’entretenir une coordination efficace avec l’Union africaine (UA) afin d’être en mesure de fournir des résultats efficaces pour le continent.
Faisant remarquer qu’une banque comme China Exim Bank disposait d’un capital de 54 milliards de dollars US, alors qu’Afreximbank n’en possédait que 6 milliards de dollars US, le Président Akufo-Addo a exhorté les pays africains et les Africains à contribuer à l’augmentation générale du capital d’Afreximbank, en souscrivant aux actions qui leur ont été attribuées.
Le Président Akufo-Addo a remercié Afreximbank pour son rôle de catalyseur en Afrique et l’a exhortée à s’efforcer d’améliorer encore sa note auprès des agences de notation afin de renforcer ses opérations et de pouvoir travailler de manière cohérente au profit de l’Afrique et de la diaspora africaine.
Le Président s’est, en outre, engagé à œuvrer pour qu’Afreximbank soit admise à un statut spécial au sein de l’UA, en reconnaissance de son rôle et de ses contributions en faveur du continent. Il a aussi a décrit l’AAM2023 comme un véritable événement intercontinental avec la participation de plusieurs pays des Caraïbes, qui sont devenus membres à part entière de la Banque, à la suite de la signature d’accords de partenariat avec l’institution.
Le Président a, par ailleurs, magnifié le soutien de la Banque au Ghana, soulignant que sa première transaction a été effectuée avec Ghana Cocoa Board. Il a souligné que, par la suite, Afreximbank a apporté un appui opportun au Ghana par le biais de sa Facilité de liquidité anticyclique (COTRAFL) qu’elle a mise en place, au moment où les institutions financières mondiales se retiraient de l’Afrique.
« Lorsque l’on traite avec de puissantes institutions financières mondiales, il est important de disposer de ses propres institutions financières puissantes », a indiqué le Président.
Auparavant, Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque a expliqué que la Banque mettait en œuvre le plan établi par les pionniers de l’OUA pour la transformation socio-économique de l’Afrique. 
Les pionniers avaient fixé comme objectifs prioritaires la création d’une zone de libre-échange entre les différents pays africains, la création d’une union panafricaine de paiement et de compensation, l’établissement d’un tarif extérieur commun pour protéger les industries émergentes et la création d’un fonds de stabilisation des prix des matières premières, le développement du commerce entre les pays africains par l’organisation et la participation à des foires et expositions commerciales africaines et par l’octroi de facilités de transport et de transit, et l’affranchissement progressif des monnaies nationales de toute attache extérieure non technique et la création d’une zone monétaire panafricaine, a-t-il laissé entendre.
« Pendant soixante ans, cette feuille de route bien articulée est restée à l’état de carte et a pris la poussière », a déploré le Président Oramah. « Heureusement, grâce à la vision des dirigeants africains qui ont fondé Afreximbank il y a 30 ans, les objectifs sont atteints un par un dans le cadre de “Team Africa”, qui comprend l’Union africaine et ses agences, le Secrétariat de la ZLECAf et Afreximbank en tant que banquier de base », a-t-il poursuivi. 
 « Aujourd’hui, le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) est opérationnel, ce qui permettra au continent d’économiser 5 milliards de dollars US dans les transferts intra-africains. Il permettra, en outre, d’accélérer et de faciliter les paiements pour le commerce intra-africain dans les monnaies africaines », a-t-il fait remarquer. « Très bientôt, nous allons domestiquer tous les paiements intra-africains et étendre  l’initiative à la CARICOM, où il y a quelques jours , l’Association des banques centrales de la CARICOM a adopté le PAPSS comme infrastructure de paiement privilégiée dans le cadre d’un projet pilote. Par ce geste singulier, nous nous rapprochons d’une intégration complète des économies de l’Afrique et de la CARICOM ». 
Il a ajouté qu’en réponse à l’aspiration des pères fondateurs de développer le commerce entre les États africains en organisant et en participant à des foires commerciales africaines, Afreximbank a, en 2018, travaillé en partenariat avec l’Union africaine pour introduire des foires commerciales biennales intra-africaines (IATF). Afreximbank a préfinancé l’organisation des foires commerciales, dont les deux premières se sont respectivement tenues au Caire et à Durban, en Afrique du Sud, attirant un total d’environ 40 000 visiteurs et générant environ 75 milliards de dollars US de transactions.
Le Secrétariat de la ZLECAf ayant rejoint le partenariat après sa création, l’IATF, baptisée Marché de la ZLECAf, est devenue le plus grand rassemblement d’entreprises et de commerçants africains, a-t-il ajouté. La troisième édition de l’IATF est prévue au Caire du 9 au 15 novembre 2023. 
C’est également parce que l’Afrique dispose d’Afreximbank qu’un régime régional de garantie de transit intégré pour le continent a vu le jour afin de faciliter la circulation des marchandises à travers les 110 frontières qui divisent l’Afrique, a encore souligné le Professeur Oramah. Dans le cadre de ce régime, les marchandises pourraient traverser plusieurs frontières africaines sous une seule garantie de transit, ce qui devrait réduire, de manière considérable, les retards aux frontières et les coûts de transit. 
Le Professeur Oramah a aussi fait remarquer que la signature de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en 2018, et son entrée en vigueur un an plus tard, répondaient à une autre aspiration clé des dirigeants fondateurs du continent, soutenant que pour le fonctionnement de cet accord au profit de l’Afrique, une colonne vertébrale financière était nécessaire. « L’existence d’Afreximbank donnera à la ZLECAf, les meilleures chances de succès ». 
Il a annoncé qu’en vue de combler le déficit considérable de financement dont souffre le commerce intra-africain, Afreximbank a décaissé plus de 20 milliards de dollars US au cours des cinq années précédant 2021 et prévoit de doubler ces décaissements afin d’atteindre 40 milliards de dollars US au cours des cinq années précédant 2026.
Le Professeur Oramah a rappelé que c’est Afreximbank qui a arrangé le paquet de crédit et de garanties d’un montant de 2,9 milliards de dollars US permettant aux entrepreneurs égyptiens de commencer à exécuter le plus grand contrat de construction intra-africain pour un barrage en Tanzanie. Dans la même lancée, la Banque à, selon lui, soutenu les importations d’engrais phosphatés du Maroc vers le Nigeria et l’Éthiopie avec des centaines de millions de dollars US ; et a permis à Vista Bank du Burkina Faso, d’achever l’acquisition de certaines filiales BNP en Afrique de l’Ouest. 
En outre, Afreximbank et le Secrétariat de la ZLECAf ont mis en place le Fonds d’ajustement de la ZLECAf pour, entre autres, compenser les pays éligibles pour les pertes de recettes tarifaires découlant du nouveau régime commercial, tout en aidant le secteur privé à s’adapter de manière ordonnée au nouvel arrangement dans le cadre de la ZLECAf, a-t-il poursuivi. 
Le Professeur Oramah a ajouté qu’Afreximbank travaillait avec l’Organisation régionale africaine de normalisation pour harmoniser les normes commerciales en Afrique. À l’en croire, la Banque avait mobilisé et utilisé un financement de subvention pour harmoniser plus de 155 normes couvrant les domaines prioritaires de l’automobile, de l’équipement médical et des produits pharmaceutiques. 
La Banque travaille avec Bureau Veritas de France pour construire des centres d’essai, d’inspection et de certification à travers l’Afrique sous la marque « Africa Quality Assurance Centres », a-t-il fait remarquer. Le premier projet a été achevé en Afrique de l’Ouest et d’autres sont en cours en Afrique du Nord et de l’Est.
Dans son discours, Philip Davis, Premier ministre des Bahamas et Président de la CARICOM, a indiqué que les pays d’Afrique et des Caraïbes partageaient des défis communs, mais que les deux parties n’avaient pas su tirer le meilleur parti des possibilités offertes par la géographie.
Le Premier ministre Davis s’est félicité de l’accueil chaleureux réservé à la délégation caribéenne à l’AAM2023, soulignant que de nombreux habitants des Caraïbes entretiennent des liens ancestraux avec le Ghana et l’Afrique.
Il a ajouté que les nouvelles relations entre Afreximbank et les Caraïbes constituaient un témoignage fort de l’objectif commun de prospérité panafricaine.
Le Premier ministre Davis a souligné les risques posés par le changement climatique pour les États des Caraïbes et a déclaré que ces pays étaient en première ligne face à la menace du changement climatique.
S’exprimant au nom d’Azali Assoumni, Président des Comores et de l’Union africaine, Assoumany Aboudou Salam, Conseiller spécial du Président et ancien Ministre des Finances des Comores, a laissé entendre qu’il était temps de penser à relancer les économies africaines.
Il a déclaré que l’Afrique avait besoin de dirigeants visionnaires et forts qui s’engagent à travailler pour le bien-être de tous les Africains, ajoutant qu’il fallait privilégier l’investissement dans la technologie afin de stimuler le développement économique et la création d’emplois pour les jeunes du continent.
Albert Muchanga, Commissaire de l’Union africaine pour le développement économique, le commerce, l’industrie et les mines a, au nom de Musa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine, félicité Afreximbank à l’occasion de son 30e anniversaire et a souligné que l’Union africaine était une grande amie de toutes les institutions financières africaines et qu’elle leur apportait son soutien.
Il a en, outre, remercié Afreximbank pour son rôle de pionnière dans l’établissement d’une relation avec les pays des Caraïbes et a soutenu que l’Afrique devait encore approfondir son intégration avec les Caraïbes.
Auparavant, Ken Ofori-Atta, Ministre des Finances du Ghana, avait souhaité la bienvenue aux participants de l’AAM2023 et noté qu’au cours de ses 30 années d’existence, Afreximbank avait œuvré de manière significative à la réalisation de la prospérité pour tous les Africains.
Il a salué le rôle décisif que la Banque et son Président ont joué dans le soutien aux pays africains pendant la pandémie de COVID-19, y compris en mettant à disposition 7 milliards de dollars US en vue d’aider à relever les défis liés à la COVID-19 et en créant le Fonds pour l’acquisition de vaccins en Afrique.
La cérémonie d’ouverture a, par ailleurs, été marquée par la lecture d’un poème par l’artiste sud-africain Lebo Mashile, par une reconstitution de la vie du célèbre dirigeant de l’empire du Mali, Mansa Musa, et par la projection d’un hologramme reprenant les paroles de Kwame Nkrumah.
L’AAM2023, qui se termine le 21 juin, réunit des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise, des banquiers et d’autres spécialistes du commerce et du financement du commerce de toute l’Afrique et d’ailleurs, y compris des dirigeants de plusieurs pays membres de la Communauté des Caraïbes. 

– FIN –

À propos d’Afreximbank

La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Depuis 30 ans, Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Fervente supportrice de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les opérations d’un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. En collaboration avec le Secrétariat de l’ZLECAf et l’UA, la Banque a entrepris de mettre en place un Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars US pour aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf. Au 31 décembre 2022, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 31 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 5,2 milliards de dollars US. La Banque a décaissé plus de 86 milliards de dollars US entre 2016 et 2022. Afreximbank est notée A par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB par Fitch. Au fil des ans, Afreximbank est devenue un groupe constitué de la Banque, sa filiale de financement à impact appelée Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), et sa filiale de gestion d’assurance, AfrexInsure, (les trois entités forment « le Groupe »).

Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site : www.afreximbank.com

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